Un militant remarquable, plein de verve et d’une force prodigieuse.

Un militant remarquable, plein de verve et d’une force prodigieuse.

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Mohamed Harizi, est né à Annaba le 28 Janvier 1944 et décédé il y a quelques années. Son militantisme a commencé en 1957, dés l’âge de treize ans, précoce ainsi pour cet élan révolutionnaire.

Vendeur de cigarettes dans des quartiers populaires à l’époque, son militantisme a commencé lorsqu’il avait  lancé une grenade, qui lui a été remise par un fedai,  dans la Bijouterie d’une citoyenne française du nom de Mme Guedj. Puis, il a accompli d’autres missions dont un autre attentat face à l’église du côté du Bd Benamiour Abdelkader. Le Bilan était lourd.  Une action qui lui a permis de  venger certains  martyrs assassinés à la place d’armes à Annaba. Delà son activité militantiste a pris de l’ampleur et son nom commençait à se faire connaitre des français, en particulier les militaires. Vint alors l’évennement du 11 décembre 1960 considéré pour lui et pour tous les algériens comme étant un éveil des consciences et un amour indéfectible pour le pays. Ils étaient quelques uns, volontaires qui répandaient à cette idéologie faite de mépris et de haine à l’égard de l’indigène qui a pris une grande ampleur devenant ainsi une action populaire. Cette manifestation pour les droits légitimes et élémentaires des algériens était l’expression de tous les patriotes dont la  quête était le retour à nos valeurs d’algériens et notre souveraineté nationale, confisquées. « Nous étions déterminés à briser ces chaînes du colonialisme qui ont mis toute notre nation dans l’errance et le déracinement. On voulait dire non à cette politique répressive, à l’humiliation et à l’exploitation. La révolte et le soulèvement du 11 décembre 1960 était collectifs. C’était une revendication des égalités, de l’équité et du droit de l’homme. « Jamais nous n’avions été aussi libres que ce jour là. Je me souviendrai toujours de ces héros et héroïnes qui ont affronté la peur et la tyrannie à Annaba: de Mme El Hadja Khedoudja, Hassiba Selaoua, Sari Zohra (qui a confectionné le drapeau national), de Zeina et bien sûr de Refès Abdelghani, Med Salah, Chaffai, de Barkat. Je citerai aussi le courage de ceux qui ont été très solidaires dans ce combat : Abdelkader Said, Kouchouk Menoubia, Ouarda Ben Azzadam, Halima Kentech et Mme Guerfi Hamouna. Personne n’était indifférent à cet appel  pour la liberté, le respect et la dignité. C’était le sens que nous donnions à ces actions qui sont restées dans les annales de l’histoire. » Nous disait de son vivant le valeureux Harizi que Dieu ait pitié de son âme et de celles de tous les chouhadas.

 

Mohamed Harizi nous disait qu’il avait connu, Mohamed Bensaddok, à l’époque où il faisait du scoutisme. Cherif Babou, il l’a connu à la place d’Armes grâce à son ami Boudjadja Youcef qui était un condamné à mort par les français.

Des  images gardées du 11 décembre 1960 ? Mohamed Harizi les qualifiaient de sublimes reflétant un idéal et un effort commun pour mettre fin au désarroi et à cette détresse psychologique que vivait le peuple depuis longtemps.

« Nous étions lassés par des promesses qui n’ont jamais été tenues. Mes souvenirs sont vivifiants. Cette foi, cet attachement pour notre Algérie conquise, on voulait les montrer au monde entier et que nous exigeons aujourd’hui et à jamais une représentation politique, le refus de  l’assimilation et la fin de l’indigénat le tout courroné par l’indépendance du pays. On voulait semer des valeurs nobles et certaines en cherchant les lumières et non les ténèbres. On agissait dans un esprit de compassion, de fraternité et de solidarité sans oublier le sacrifice et la bravoure de tout un peuple. Je pense à Hassiba Seloua qui a ouvert le drapeau en plein centre ville au vu et au su des militaires français, notre emblème avec Mami Bent Kamel à la rue Gambetta, le cours de la révolution, les lauriers roses et la place d’Armes. Notre but était l’indépendance. » Nous disait-il encore.

Pour Mohamed Harizi, une révolution signifie un changement dans les structures politiques, sociales et économiques et ceci n’est possible en cette époque qu’avec  une guerre de libération nationale, celle entamée par le Front de Libération National. « Je me souviens qu’à l’âge de dix ans, j’ai été agressé par deux policiers français. J’en ai beaucoup souffert et ces cicatrices ne sont pas encore fermées. Ma jeunesse, je peux vous le dire était un chemin illuminé par le nationalisme. Je lisais le journal du P.P.A que m’offrait toujours Abdelbaki Bekkouche, frère de Mahieddine. En France, je fréquentais les patriotes. J’ai rencontré Triki de Guelma, un combattant fervent de la première heure. » A ajouté notre interlocuteur qui pour lui, la patrie, c’est son père, sa mère maternelle. Pour lui, le nationalisme est ce lait maternel qui continuera à l’irriguer, car pour lui loin de sa patrie, on est seul.

« On chantait jadis cet hymne « DOUMTI YA BEIDA » « LIL EL WATAN » pour montrer que cette terre algérienne, terre de nos ancêtres est pour nous, vénérée et sacrée. C’est le lien, la cohésion de toute une communauté indivisible, surtout lorsqu’il s’agit des droits de l’homme. Une révolution est la volonté de chacun pour le bien de tous. On avait répondu à l’aspiration  et  à l’épanouissement social de l’homme. On revient à la notion de patrie. La patrie me fait vivre et me donne un savoir, une personnalité, une identité. Parlant de la révolution Mohamed Harizi évoque la continuité de la lutte et du sentiment patriotique. « Il faut ajouter chez nous dans notre région le petit Mouloud Larbi Ouzafna et son frère et aussi Zhor Zerrari dont l’oncle est le commandant Azzedine, un maquisard illustre. » Nous a-t-il fait savoir.

Citant De Gaulle et sa phrase, ‘’je vous ai compris’’ cette « idée d’indépendance » que nourrissait le peuple algérien, le Moudjahid conditionnait le comportement du  général par le fait qu’il y avait d’abord ce oui qui a été voté à l’O.N.U, en faveur de l’Algérie Algérienne puis la pression internationale exprimée par des hommes politiques : Titos, Soharno, Ghandi et grâce surtout, il ne faut pas l’oublier aux manifestations du 11 décembre 1960, quand les Algériens sont sortis dans la rue. Pour Mohamed Harizi, la position de De Gaule avait été mal reçue par les généraux Salan, Jouhaud, Massu, Zeller et même Lagallarde qui étaient réfractaires à ces idées politiques. Car  ils voulaient garder l’Algérie pour leur intérêts et défendaient la classe des gros exploitants agricoles : ceux qui avaient les terres fertiles. Ces officiers soutenaient aussi la bourgeoisie dominante.

La révolution était partout et était répandue dans toutes les masses algériennes. On ne pouvait pas ôter l’espoir d’un peuple, ni le déraciner. Il y aura des milliers qui prendront ce flambeau comme Hassiba, petit Omar, et Ali la Pointe. Massu avait compris  que les Algériens étaient conscients et que la cause qu’ils défendaient était juste. Le commandant Aussaress, sous les ordres de Bigeard, n’avait-il pas dit dans son  dernier livre : « Il fallait torturer pour avoir des informations ? des aveux criminels car il faut le dire  la torture, c’est ce vouloir de François Mitterrand, ancien ministre, célèbre par cette phrase : « l’Algérie, c’est la France ».  Il faut revenir au livre de Benjamin Stora l’Algérie de François Mitterrand  et on  comprend que c’était à son époque qu’à été installée la guillotine. Les exécutions étaient sommaires  et les grâces étaient refusées : Rappelez vous Ahmed Zabana, Abderahmane Taleb cet étudiant et Fernand Iveton… La torture a été utilisée comme violence et racisme.

Malgré que beaucoup d’historien à l’image de: Mohamed Harbi (Histoire du F.L.N). B.Stora (histoire du nationalisme algérien G.MEYNIER (l’Algérie révélée) la cour grandmaison (la République impériale : Politique et racisme d’état) ont écrit sur le drame algérien mais ceci reste en deça de la réalité algérienne.

Il faut produire encore : parler aussi des souffrances  de nos pères et nos mères durant cette guerre atroce. La France qui se dit pays des droits de l’homme a laissé des enfants abandonnés sans parents parce que  assassinés et déportés. Notre pays a payé beaucoup : un million cinq cent mille chouhadas, c’est considérable. C’est la tare de cette république qui voulait tuer et exterminer en se faisant passer pour républicaine. » A encore dit Mohamed Harizi tout en souhaitant  que Dieu tout puissant verse dans le cœur de tous les Algériens  la fraternité, l’amour de la nation et cet esprit créatif pour faire ce qu’il y a de beau et de meilleur pour notre société, tout en lançant  un appel aux anciens moudjahidines pour qu’ils se rapprochent des médias afin de raconter ce qu’ils savent, car ils sont la mémoire et les témoins de cette guerre de libération nationale. Le peuple algérien en effet, est assoiffé d’histoire et veut connaitre ces réalités. On ne peut s’asseoir sous un arbre sans racines. Nous manquerons d’oxygène. La fraternité, l’amour des êtres  et de la patrie est notre souhait à tous car notre pays est une émeraude. « Je me rappelle cette  pensée d’Homère  «Il n’y à point de terre plus douce que la patrie ». C’est juste. Loin de sa patrie on est dans cet exil intérieur, sans repères ni identité fixe. Le pays, c’est la sève nourricière, notre authenticité et originalité. Je profite également pour demander aux jeunes de bien réfléchir, d’avoir l’esprit critique et une pensée libératrice, novatrice. Etre attentifs et vigilants aux idées reçues, aux préjugés et aux critiques négatives. L’Algérie est pays est un paradis. «  Je m’adresse à eux comme un père en leur disant les mots suivants : « Travaillez, faites des recherches et essayez de produire et de créer. Nous avons tous les moyens nécessaires. Soyez clairvoyants et gloire à notre pays et à ses martyrs.

C’étaient les parole du défunt Mohamed Harizi qui a marqué de son emprunte Annaba et est parti dans l’anonymat le plus total.

 

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