Guerre d’Algérie:
Une vision plus objective commence à se profiler

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Pour la première fois la chaîne française « Histoire TV » a diffusé un documentaire sur ce qui s’est vraiment passé après le centenaire de la prise d’Alger par les français. Les téléspectateurs ont eu droit, cette fois-ci à une meilleure connaissance des faits. Jusqu’ici le seul reportage sur la guerre d’Algérie était celui de Tony Paty qui donnait plus la parole aux tenants de l’Algérie française qu’aux Algériens.

Sans doute que l’interdiction de montrer des événements et des faits historiques concernant la présence française en Algérie durant cent trente-deux années a été levée et que les médias de ce pays pourront, sans crainte, donner la parole aux Algériens encore de ce monde,ayant vécu la période cruciale qui se situe entre 1930 et 1962. C’est nouveau car jusqu’ici on ciblait ce qu’on appelle les modérés, généralement des intellectuels vivant en France et ayant quitté leur pays pour des raisons politiques. Leur point de vue convenait parfaitement à la version officielle de la France. Cette fois-ci, on a l’impression que c’est différent car dans le documentaire diffusé récemment sur la chaîne « Histoire TV » on a donné la parole à des personnalités inconnues qui ont vécu mai 1945 et ayant participé à la guerre de libération nationale. Les témoignages recueillis sont bouleversants et démontrent que la colonisation française en Algérie n’a jamais été bienveillante et c’est le moins que l’on puisse dire, avec la population autochtone, considérée pendant plus de 120 ans comme indigène, autrement dit ne disposant d’aucun droit attribué aux Européens appelés « Algériens ». Ce qui signifie que pendant un siècle auquel il faut ajouter un quart que les authentiques habitants de l’Algérie avaient un statut identique aux Zoulous d’Afrique du sud. Ils vivaient l’apartheid bien avant l’apparition de ce terme. Ces témoignages saisissants par leur contenu contredisent complètement la propagande colonialiste qui voulait faire croire à l’opinion publique métropolitaine et au monde que la France a apporté la civilisation dans un pays considéré comme arriéré. Quant aux Européens interrogés dans ce documentaire le point de vue de ceux-ci convergeait totalement sur le fait que les « Arabes » comme on les appelait à l’époque étaient des gens avec lesquels on ne pouvait accorder les mêmes libertés octroyées à la population européenne car on se méfiait d’eux. On n’en était là lorsqu’éclatèrent les manifestations du 8 mai 1945 et la répression sanglante qui s’ensuivit. Un européen, encore de ce monde, ayant vécu cet évènement, a déclaré « Il fallait donner une leçon à tous ces gueux pour qu’ils ne leur prennent plus l’envie de lever la tête ». Ce genre de propos était évidemment exclu dans la propagande officielle et on a voulu faire croire à propos de ce qui s’était passé à Sétif et à Guelma que c’était des meneurs nationalistes qui avaient poussé la population arabe à tuer de paisibles citoyens français ce jour-là et que ceux-ci n’avaient pas d’autre choix que de défendre leurs vies et leurs biens. Cependant cette propagande a minimisé le rôle de la soldatesque coloniale qui massacrait sans retenue les habitants de dizaines de douars, les faisant sortir de leurs demeures et les fusillant devant le seuil de leurs maisons. Lorsque éclata l’insurrection de novembre 1954  avec des moyens tout à fait dérisoires face à une armée aussi puissante que celle de la France les européens prirent alors conscience que cette fois-ci il ne s’agissait pas d’escarmouches qui seraient aussitôt mises hors d’état de nuire mais bel et bien d’une révolution à laquelle participait tous les jeunes algériens en âge de porter le combat contre cette France coloniale qui méprisait et ignorait neuf millions au profit d’un million d’européens se proclamant français.  On vient de donner la parole à ces combattants de la première heure qui ont survécu et ceux-ci sont unanimes pour dire que contrairement à ce que dit la propagande officielle française qui a fait croire à son opinion publique que la résistance armée algérienne était vaincue militairement en 1959, les moudjahidine de l’intérieur disent quant à eux le contraire et ajoutent que les coups portés au contingent français présent en Algérie sont nettement supérieurs à ce que disaient les officiers français et que tous les villages mixtes parsemant l’ensemble du territoire algériens s’étaient vidés des habitants européens ayant vécu dans ces agglomérations ; ceux-ci rejoignirent  les grandes villes du pays, abandonnant leurs fermes. En réalité l’ensemble du territoire algérien n’était plus colonisé mais seulement militarisé. Cette partie de l’histoire commence donc à émerger des archives officielles françaises et nous ne sommes qu’au début de révélations qui éclaireront les peuples des deux pays, du moins c’est ce qui semblerait à condition toutefois que l’on poursuive les efforts menant au devoir de vérité.

 

 

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