Le colloque « Djamel Allam, une œuvre plurielle à interroger » ouvert mardi au centre de recherche en langue et culture amazighes (CRLCA), basé à l’université de Bejaia, a mis en évidence une foule d’informations sur l’artiste, a priori méconnues mais dont la révélation est de nature à mieux cerner son parcours, son œuvre et les éléments ayant forgé sa personnalité. Son patriotisme, distillé avec parcimonie mais passion dans ses chansons, ses rapports suivis et féconds avec l’artiste Mohamed Issiakhem mais surtout Kateb Yacine, ou encore ses influences et inspirations, puisées de ses lectures des œuvres de Gibrane Khallil Gibrane, ont été parmi les aspects abordés lors du colloque. L’auteur de « Ma-arad Yughal » (quant il reviendra), a multiplié ses champs d’expression, qu’ils soient musical, littéraire, poétique et pictural ou théâtral et cinématographique, ont relevé des intervenants. Djamel Allam était un « touche à tout et mordait dans tout, un peu comme pour exorciser et reprendre une revanche sur les années de guerre, passées dans les quartiers populaires d’Ighil Oucherchour et Oued Ouchaalal à Bejaia », selon l’universitaire Khodir Madani. Ces quartiers étaient alors « théâtres de grandes privations et sévices, à fortiori pour les jeunes, qui en ont fait du combat libérateur, en contrepartie, leur planche de salut, et ont rejoint le maquis, dont certains n’en sont jamais revenus », rapporte le professeur Madani, issu de ses quartiers.