Le martyre Boudjemaa Souidani, figure emblématique de la lutte algérienne

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Il y a soixante-huit ans, le 16 avril 1956, Boujemaa Souidani tombait en martyr, marquant à jamais l’histoire de l’Algérie. Né le 10 janvier 1922 à Guelma dans une famille très modeste, Souidani perd son père à l’âge de quatre ans et est élevé par sa mère dévouée. Brillant et perspicace, il réussit à obtenir la première partie du baccalauréat, ce qui lui permet de travailler dès 1939 chez un colon français nommé Attias.

Membre précoce des scouts musulmans algériens, Souidani Boujemaa se forge une conscience politique en côtoyant les Européens et en travaillant dans l’imprimerie. Son engagement auprès du Parti du Peuple Algérien (PPA) est facilité par son employeur, Ahmed Jaloul, qui l’introduit aux idéaux du nationalisme algérien. Avant la révolution, Souidani Boujemaa se distingue lors de nombreuses manifestations, notamment en 1943, lorsque Guelma s’insurge contre l’interdiction faite aux Algériens d’accéder aux cinémas le week-end. Arrêté pour la première fois, il est condamné à trois mois de prison et une amende sévère. Malgré son enrôlement forcé dans l’armée française en 1944, il continue de participer aux mouvements de résistance, notamment pendant les massacres de mai 1945. Après la guerre, il rejoint l’Organisation Secrète et intensifie ses activités subversives, ce qui le conduit à plusieurs reprises en prison. Sa vie de fugitif commence après un audacieux braquage de la poste d’Oran en 1950, pour financer les activités de l’organisation. Condamné à mort par contumace, il continue à organiser et à participer à des opérations de guérilla, devenant un élément clé de la préparation de la Révolution. Le 16 avril 1956, Souidani Boujemaa est abattu près de la ville de Khemis Miliana, mettant fin à la vie d’un des plus ardents défenseurs de la cause algérienne. Sa mort reste un symbole puissant de sacrifice et de détermination pour l’indépendance de l’Algérie. Sa vie est une source d’inspiration pour les générations actuelles et futures, rappelant les lourds sacrifices consentis sur le chemin de la liberté.

Par Mohamed Tahar Aissani

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