Jean Louis Juglaret, un français au cœur de la presse réformiste algérienne

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Le Jour du Savoir en Algérie, qui coïncide avec l’anniversaire de la mort du célèbre Cheikh Abdelhamid Ibn Badis, est une occasion de rappeler des moments méconnus de l’histoire algérienne.

Parmi eux, l’histoire de Jean Louis Juglaret, un Français dont le rôle a été crucial mais largement oublié dans le soutien à la presse réformiste algérienne.Né à Paris en 1904, Jean Louis Juglaret arrive à Biskra en Algérie au début des années 1920. Là, il se convertit à l’Islam, adoptant le nom de Mohammed Cherif Juglaret. En 1931, il déménage à Alger et y épouse Fatima Haloui. Le couple a une fille, marquant le début d’une vie familiale enracinée en Algérie. Sa profession de notaire lui permet de fréquenter les milieux intellectuels et politiques de l’époque. Sensibilisé aux idéaux du mouvement réformiste algérien, Juglaret utilise sa position pour contourner les restrictions coloniales qui exigent que les journaux soient dirigés par des citoyens français. Il devient ainsi le propriétaire légal de plusieurs journaux influents, tels que « El-Mirsad », « El-Jahim », « El-Hayat », « Sawt el Chaab », « La Défense » et « La Justice », facilitant la publication de voix réformistes et anticolonialistes. Avec le début de la révolution algérienne, Juglaret s’engage plus profondément, rejoignant les rangs des révolutionnaires. Son engagement lui coûte la vie en 1957, faisant de lui un martyr de la cause algérienne. En son honneur, une rue dans le quartier de Bab El Oued à Alger porte son nom, commémorant non seulement sa mémoire mais aussi celle d’autres martyrs de diverses origines. La contribution de Juglaret à la lutte pour l’indépendance algérienne est un exemple éloquent de solidarité transnationale. Sa vie illustre comment des alliances inattendues et des actes de courage ont marqué l’histoire complexe et riche de l’Algérie. C’est un rappel que l’histoire de la lutte pour l’indépendance algérienne n’est pas seulement le fait des Algériens, mais aussi d’étrangers qui ont partagé et soutenu leur combat pour la liberté et l’équité.

Par Mohamed Tahar Aissani

 

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