Le Château Landon, un trésor architectural niché dans l’est de Skikda, est sur le point de rejoindre l’inventaire complémentaire du patrimoine culturel algérien. Ce processus, engagé par la directrice de la culture et des arts de Skikda, Sabiha Tahrat, souligne l’importance croissante accordée à la préservation des joyaux culturels de la région. Le Château, qui porte le nom de François-Joseph Albert Landon, un illustre personnage du XIXe siècle, se dresse majestueusement, entouré d’un mur de pierre et caché derrière une dense végétation, comprenant d’imposants eucalyptus. Son architecture coloniale, avec une façade ornée de quatre colonnes et une terrasse, rappelle l’époque où il fut construit, vers la fin du XIXe siècle. François-Joseph Albert Landon, plus communément appelé le Comte Landon de Longeville, fut un personnage de la haute société française, passionné par la création de jardins luxuriants et la conservation de la nature. Sa demeure de Biskra, créée pour être un havre pour lui-même et ses invités de marque, témoigne de son amour pour l’horticulture et son désir d’apporter un morceau de paradis sur terre. Ses efforts pour transformer un terrain aride en un jardin verdoyant et accueillant, avec des plantes importées de différentes régions du monde, ont fait du domaine un point de rencontre pour des artistes et des écrivains tels qu’Oscar Wilde et André Gide, ce dernier ayant même trouvé dans ce lieu l’inspiration pour ses célèbres « Nourritures Terrestres ». Le projet d’inscription du Château Landon souligne non seulement l’importance de préserver un tel héritage architectural et botanique, mais aussi de reconnaître l’impact culturel qu’a eu ce site sur de nombreuses personnalités influentes de l’époque. Avec l’approbation attendue de la commission de wilaya des biens culturels, ce monument est sur le point de recevoir la reconnaissance qu’il mérite, enrichissant ainsi l’offre culturelle de la région de Skikda. L’inscription de ce site sur la liste de l’inventaire complémentaire permettra non seulement de préserver son intégrité architecturale et historique mais aussi de promouvoir le tourisme culturel dans une région déjà riche de son patrimoine naturel et historique. Cela constitue un pas vers la valorisation et la protection des trésors culturels de l’Algérie, assurant leur transmission aux générations futures.
Par Mohamed Tahar Aissani