Aujourd’hui marque le 63e anniversaire de la mort d’un des grands réformateurs d’Algérie, et une figure éminente de l’Association des Oulémas Musulmans Algériens. Connu pour ses positions fermes contre le polythéisme, les innovations religieuses et les superstitions, les adeptes des confréries soufies et autres déviants l’appelaient péjorativement « Okbi « .
Il s’agit de l’éminent Cheikh Tayeb El Okbi , que Dieu lui accorde Sa miséricorde et le fasse habiter parmi les prophètes, les martyrs et les vertueux dans les jardins du paradis. Né « Tayeb ben Mohamed ben Ibrahim ben El Hadj Salah El Okbi » dans la localité de Sidi Okba la nuit du mi-shawwal en l’an 1307 de l’Hégire (3 juin 1890), il était l’aîné de sa famille. Il grandit dans un environnement conservateur loin de l’influence de la civilisation coloniale et de ses traditions. El Okbi passa ses premières années à Sidi Okba. Sa famille émigra en 1895 vers le Hedjaz pour fuir les abus du colonisateur français et son imposition du service militaire obligatoire aux Algériens. Après leur pèlerinage à La Mecque, la famille s’installa à Médine en 1896. Orphelin de père à l’âge de la puberté, il fut élevé par sa mère dans une situation difficile. Malgré cela, il étudia le Coran sous des enseignants égyptiens et poursuivit ses études religieuses à la mosquée du Prophète. Il devint rapidement un enseignant respecté et un journaliste influent, connu pour sa plume incisive et ses amitiés avec les réformateurs de l’époque tels que Shakib Arslan et Muhibb al-Din al-Khatib. En 1920, El Okbi retourna en Algérie après avoir constaté l’instabilité au Hedjaz. Il s’installa à Biskra pendant six ans, se consacrant à l’écriture et à la réflexion. Ses écrits en faveur de la réforme religieuse et sociale suscitèrent des réactions hostiles parmi les conservateurs, mais il persévéra dans son combat. El Okbi lança une campagne vigoureuse contre les superstitions et les pratiques déviantes des confréries, prônant un retour à la pureté de la foi islamique. Son influence grandissante inquiéta les autorités coloniales françaises qui l’arrêtèrent brièvement. Outre ses activités journalistiques, El Okbi joua un rôle crucial dans l’Association des Oulémas Musulmans Algériens, aux côtés de figures telles qu’Abdelhamid Ben Badis. Il contribua à la création et à la direction de plusieurs journaux, notamment « El Islah » et « El Basair ». Ses écrits, connus pour leur ton enflammé, dénonçaient avec force les déviations religieuses et appelaient à une renaissance islamique en Algérie. El Okbi passa ses dernières années à souffrir de diabète et s’éteignit le 21 mai 1960. Son enterrement à Alger fut une manifestation d’admiration collective, réunissant des milliers de personnes.En ce jour de commémoration, nous nous souvenons de Cheikh Tayeb El Okbi comme d’un fervent défenseur de la réforme religieuse, un combattant de la vérité, et un éducateur dévoué. Que son héritage continue d’inspirer les générations futures à lutter pour la pureté de la foi et l’intégrité spirituelle
.Par Mohamed Tahar Aissani