Les wilayas du sud de l’Algérie, notamment Tamanrasset, In-Guezzam et Bordj Badji Mokhtar, sont en alerte maximale après l’apparition de plusieurs cas de diphtérie et de paludisme. Ce phénomène, bien que sous contrôle selon les autorités sanitaires, soulève des inquiétudes quant à l’évolution de la situation épidémiologique dans cette région vulnérable.
Sous l’impulsion du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) a rapidement déployé une commission scientifique sur le terrain. Composée d’épidémiologistes, d’immunologues, et d’experts en vaccinologie, cette équipe s’est fixée pour mission d’évaluer et de contenir l’épidémie. Les vaccins nécessaires ont été envoyés d’urgence, et des mesures curatives en accord avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont déjà mises en œuvre. Cependant, la situation appelle à une réflexion plus profonde et à des mesures plus globales. En effet, les cas signalés dans les régions frontalières sont le résultat de la propagation de maladies par des vecteurs, exacerbée par les changements climatiques et la mobilité des populations. Le paludisme, transmis par le moustique Anopheles, reste une menace constante, et la diphtérie, une maladie hautement contagieuse, demande une vigilance accrue. Si l’État agit de manière proactive, il est nécessaire de repenser une approche plus intégrée pour éradiquer ces fléaux tout en respectant les équilibres environnementaux locaux.
Une approche intégrée pour endiguer la crise sanitaire
La gestion de cette crise ne saurait se limiter à des mesures sanitaires classiques. Un plan d’action multidisciplinaire est crucial pour combiner efforts environnementaux, médicaux et de sensibilisation. Il s’agit ici d’une lutte sur plusieurs fronts. Pour ce qui est des mesures environnementales renforcées, la première étape consiste à contrôler les zones de reproduction des moustiques Anopheles en introduisant des techniques écologiques comme l’épandage d’insecticides biologiques et l’assèchement des zones de reproduction. L’introduction de prédateurs naturels, tels que les Gambusies, peut aussi apporter une solution écologique efficace et durable. Quant aux campagnes de vaccination massives et ciblées la vaccination reste l’une des armes les plus efficaces pour prévenir la diphtérie et réduire la transmission du paludisme. Impliquer les communautés locales est essentiel. Une éducation rigoureuse sur les méthodes de prévention, comme l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides et l’élimination des eaux stagnantes, peut avoir un impact direct sur la réduction des risques.
Par : Mohamed Tahar Aissani