Depuis 2016, l’Algérie s’est résolument engagée sur la voie de la préservation de la biodiversité, réaffirmant ainsi son rôle de gardienne de l’environnement dans une région où les défis écologiques sont considérables. La signature de la convention sur la diversité biologique en 1992 n’a été que le point de départ d’une dynamique nationale qui a trouvé son élan dans les objectifs ambitieux fixés par le cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, adopté en 2022. Ce cadre universel incarne la réponse collective face à la dégradation accélérée de la biodiversité, et l’Algérie se place parmi les nations qui ont fait de la protection de leurs écosystèmes une priorité nationale.
Forte de ses engagements, l’Algérie a intensifié ses efforts pour renforcer son cadre réglementaire en vue de contrer les principales causes de l’extinction des espèces, telles que la destruction des habitats naturels et le braconnage. Des mesures concrètes ont été prises, à l’instar de l’élaboration de listes rouges nationales des espèces menacées, afin de prioriser leur conservation. Ce n’est pas uniquement une question de politique environnementale, mais un impératif moral, un devoir envers la terre qui nourrit et abrite nos communautés. Dans cette perspective, l’Algérie a entrepris une restauration ambitieuse de ses écosystèmes dégradés. Le pays s’est fixé pour objectif de restaurer 5 millions d’hectares de terres d’ici 2030, tout en protégeant au moins 30 % de ses zones maritimes et terrestres. Ces actions, inscrites dans une vision à long terme, témoignent de la détermination nationale à assurer non seulement la survie de la biodiversité, mais aussi à garantir que les écosystèmes continuent de fournir des services essentiels à l’humanité.
La participation active de la société civile, des associations locales et des communautés est un pilier essentiel de cet engagement. Des campagnes de sensibilisation à travers le pays mobilisent les citoyens autour des enjeux de la biodiversité, tandis que des projets de développement durable, comme l’écotourisme, émergent pour associer conservation et développement économique. Le rôle des associations dans la surveillance des espèces exotiques envahissantes, ainsi que leur implication dans les projets de reforestation, illustre la volonté collective de préserver les richesses naturelles de l’Algérie. Cependant, cette ambition nationale rencontre des défis. Le financement de ces vastes programmes reste une question centrale. La mobilisation de ressources financières adéquates, à la hauteur des 700 milliards de dollars annuels nécessaires à l’échelle mondiale, est un défi de taille dans un contexte marqué par des priorités économiques concurrentes. Néanmoins, l’Algérie persévère, convaincue que l’effort en vaut la peine, car l’avenir de la planète et des générations futures en dépend. Le chemin est long, mais l’Algérie avance, guidée par une conviction profonde : celle que la nature, dans sa diversité infinie, est un héritage précieux à protéger. À travers ses actions, le pays montre l’exemple, affirmant avec force que le temps de l’inaction est révolu. La préservation de la biodiversité n’est pas seulement un enjeu environnemental, mais une cause commune qui exige des efforts concertés à tous les niveaux, du local à l’international. Ainsi, l’Algérie, en tant que gardienne vigilante, continue de tracer la voie vers un avenir où l’harmonie entre l’homme et la nature ne sera plus un rêve, mais une réalité durable.
Par Mohamed Tahar Aissani